Retour en Italie pour cette cuvée 2018. En 2014 nous étions dans la vallée connexe du Val Maira, cette année ce sera le Val Varaita.
Dimanche 25 mars: Nous quittons Grenoble un peu après 9H, nous ne sommes pas pressés car il suffit de rejoindre le refuge Mélezé situé à 1800m en bout de route dans le Val Varaita. Cette vallée Italienne est située au sud de la haute vallée du Pô qui prend sa source contre le Mont Viso 3841m. La frontière française n’est pas loin, de l’autre coté c’est le Queyras et l’Ubaye. Ce massif fait partie des alpes cottiennes.
Cette années nous sommes 16 et nous avons pris 4 voitures, direction le tunnel du Mont Cenis, puis Turin jusqu’à la tangentielle, nous obliquons vers le sud en direction de Cuneo pour trouver l’entrée de la vallée du Val Varaita. En milieu d’après midi nous arrivons au refuge, il y a beaucoup de neige et la semaine promet d’être fructueuse.
Pas de marche d’approche, les voitures resteront à quelques dizaines de mètres de l’entrée du refuge.
Après le repas et avant d’aller se coucher, nous bénéficions d’une belle nuit étoilée, la lune est au ¾, ce qui nous permet d’admirer à la jumelle ses cratères dans la frange ombre/lumière, ainsi que quelques constellations, mais difficile de rester trop longtemps dehors, la température a chuté sous les moins dix.
Lundi 26 mars : Tout le monde se retrouve à 7H pour le petit déjeuner. Aujourd’hui nous programmons le tour Della Marchisa par le col Sagneres.
Départ vers 9H après la photo de famille, sauf pour celle qui reste derrière l’objectif.
Nous partons par le vallon situé derrière nous. Après quelques centaines de mètres nous traversons un charmant hameau bien restauré mais uniquement occupé en période estivale. Un peu après le hameau nous obliquons plein sud par de belles pentes qui conduisent à un petit verrou.
Au sommet du verrou, nous débouchons sur un beau vallon largement ouvert, nous allons prendre son flanc droit qui conduit au col de Sagne, complètement à gauche sur la photo.
La première partie étant assez plate, ça ne dénivelle pas très vite et il nous faudra une bonne heure pour arriver au col. Petit casse-croûte avant de légèrement basculer dans un autre vallon afin de reprendre son axe pour atteindre un petit col au pied de la Tour Della Marchisa.
L’altimètre indique 2980m pour une première journée nous aurons réalisé un dénivelé de 1180m.
La descente se fera par un autre vallon qui nous ramènera sur la route un peu en aval du refuge. La neige était relativement bonne au dessus de 2500m, poudreuse mais trafollée par les randonneurs du week-end, il semble avoir été nombreux, elle était un peu moins bonne dans le bas, pas encore transformée mais déjà fortement humidifiée. La partie basse du vallon est couverte par une forêt de mélèzes, notre petite américaine Mélinda a fait une mauvaise chute et s’est un peu tordu le genou, nous descendrons très lentement la partie finale, mais rien de grave et elle pourra skier sans problème le reste les jours suivants.
Mardi 27 mars: Même scénario que la veille, la course visée est le Mont Faraud culminant à 3042m. Même direction de départ, mais au delà du hameau, nous continuons dans le vallon principal. Il y a tellement de neige, que les toits des chalets d’alpage émergent timidement du manteau blanc.
Nous poursuivons par une gorge assez resserrée qui pourrait être un piège en cas de manteau neigeux instable, ce n’est pas le cas aujourd’hui.
A la sortie de cette gorge nous débouchons encore dans un beau vallon qui va nous conduire au sommet de la course prévue. Nous atteindrons le sommet par son vallon de gauche pour redescendre par son symétrique à droite.
Arrivés au col en contrebas du sommet la pente est un peu raide et la neige abondante. Jérôme décide de placer une main courante pour nous faciliter le franchissement d’une petite corniche.
Nous serons seulement 5 à prendre cet itinéraire, le reste de la troupe montera par le vallon de droite beaucoup plus débonnaire.
La descente ne posera pas de problème, le versant gauche du vallon conserve une bonne poudreuse pour le régal de tous.
Retour au refuge pour une séance relax!
Mercredi 28 mars: Qui dit un seul refuge, dit raid en étoile, nous parcourons donc les différents vallons qui se développent en amont du refuge dans le sens des aiguilles d’une montre, le premier orienté vers le sud, celui d’hier plus ouest et enfin celui d’aujourd’hui plus nord. Au delà du hameau, on oblique franchement nord par de belles pentes où l’on dénivelle assez rapidement.
En prenant de la hauteur le panorama s’ouvre et nous permet de découvrir les vallons empruntés les jours précédents.
Le sommet visé est le Chiutas, mais il ne semble pas pouvoir être atteint à skis. Nous nous arrêterons sur une croupe, avant que la pente ne se redresse trop et ne vienne buter sur la paroi rocheuse qui défend sommet. Nous sommes à l’altitude de 2600m, le dénivelé d’aujourd’hui ne dépassera pas les 800m.
Jérôme toujours très actif creuse une plateforme pour le confort du casse croute.
Nous redescendons par le même itinéraire, comme les jours précédents, la neige n’est pas trop mauvaise dans le haut puis se dégrade fortement dans le bas, la température est beaucoup remontée.
Quelques nuages se développent dans le ciel présageant une dégradation du temps.
Nous sommes au refuge relativement tôt et nous en profiterons pour faire un exercice de construction de traineau avec skis, bâtons, sac et autre matériel trouvé dans les sacs. Exercice pas facile, pourtant dans des conditions confortables, au final je préférerais rester sur mes skis que d’être obligé d’être évacué sur ce traineau de fortune.
Jeudi 29 mars: Au réveil, le temps s’est fortement dégradé et la météo n’est pas optimiste pour les jours à venir. On décide de faire une dernière petite course aujourd’hui et d’abréger le raid avec un retour sur Grenoble demain. On averti le refuge de notre départ, ils sont très sympas et ont l’habitude de ce genre de problème.
La course visée est le Bric Rutend ou tout du moins le col qui se trouve au pied, car comme hier il n’est pas possible de l’atteindre à skis. Le vallon démarre en aval du refuge. Au niveau des orientations on complétera la rose des vents par une orientation Est.
Au départ nous démarrons dans une purée de pois, mais rapidement le temps s’éclairci.
La course est très courte, le col est à 2426m et le dénivelé ne sera que de 626m.
Au col un vent violant fait défiler les nuages dans le ciel, la perturbation arrive par l’Est et la barre de nuage progresse au loin au dessus de la vallée du Pô.
La neige n’est pas très bonne, même assez dangereuse et l’on opte pour la stratégie grandes traversées pour minimiser les virages dans une neige croutée et piégeuse. Pierrette fera une petite vidéo marrante intitulée »Virages en croute » montrant les hésitations, les virages scabreux et les chutes inévitables.
Dans le bas de la descente, au niveau d’un chalet d’alpage, nous croisons une drôle de structure que seule la nature est capable d’inventer.
Vendredi 30 mars: C’est le moment du départ, il faudra bien tout faire rentrer dans les voitures, Mélinda semble perplexe, restera-t-il une place pour moi! S’il y avait eu une marche d’approche pour atteindre le ou les refuges (d’un raid digne de ce nom!), nous aurions emporté beaucoup moins de choses…
Petite photo de famille avant le départ. Tout le monde semble heureux, même si nous avons dû écourter l’édition 2018.
Arrivée dans la vallée du Pô on remonte vers Suze où la pluie nous a rattrapés. Il est 13H, on s’arrête et pour terminer en beauté un raid, rien de tel qu’un bon restau.
Au cours du repas, Véro qui s’était occupée des réservations du refuge reçoit un sms l’informant que nous avons oublié une veste polaire et un jeu de clés dans un des dortoirs du refuge. Pas de chance,
c’est moi la tête-en-l’air, je retournerai au refuge avec mon camping-car les 4 et 5 mai pour récupérer mon bien. J’avais emmené mes skis espérant refaire au moins une balade au départ de mon camp de base à roulette, mais les conditions météo sont exécrables, je me contenterai seulement d’une petite balade à pieds et sous la pluie au dessus du refuge. Les beaux espaces neigeux sont rongés inexorablement par les tristes pluies du printemps. Bien que nous soyons samedi, le refuge est désert et je serai le seul client pour le repas de midi, le patron attendait quand même quelques personnes pour le soir. Je ne m’attarde pas et rentrerai le jour même sur grenoble par le col du Montgenêvre.
Probablement à l’année prochaine pour l’édition 2019.
PS: Pour laisser un petit message c’est un peu plus bas… Merci