Novembre 2007: Sud Sahara Algérien: TASSILI du HOGGAR et ASSEKREM

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Sud sahara 2007

Difficile de ne pas revenir bouleversé d’un premier trek dans le désert. Voyage initiatique où le mystique n’est pas très loin, le choc est immense, la prise de conscience brutale. « Que vaut notre civilisation occidentale? » .

 A l’image de Charles De Foucault l’évidence saute aux yeux, on comprend facilement que des voyageurs soient tombés fous amoureux de ces contrées, de cette nature et de ses habitants. Bien qu’au premier abord cet environnement semble très hostile aux étrangers, on se rend vite compte que les Touaregs font corps avec cette terre, ils se fondent en elle. Ils sont sûrement les seuls à pouvoir nous la faire comprendre et aimer. Le désert devient alors plus doux, enchanteur, voire envoûtant. Faire une méharée en se déplaçant au rythme du chameau aurait flatté mon idéal, mais pour sentir et voir le maximum de choses, ce sont deux 4×4 qui nous ont permis de parcourir ces paysages fabuleux du Tassili du Hoggar et du massif de l’Atakor, les bivouacs sous la voûte céleste auront été la cerise sur le gâteau.

Premier contact avec le Hoggar, l’arrivée en avion sur Tamanrasset située à plus de 2000km au sud d’Alger. La ville compte près de 100 000 habitants, il n’y avait que quelques dizaines de familles Touaregs en 1906 au temps du Père de Foucault. L’équipe se forme dans un bistrot de « Tam. », six citadains Lucile et Pierre, Mado et Henri, Jean et moi-même (un deuxième Henri), quatre Touaregs, un guide (Batti), deux chauffeurs (Larsen et Kader), un cuisinier (Kader) et deux 4×4. Départ immédiat vers le sud. Etape courte, installation du premier bivouac dans l’Oued Zazer (Oued aux oiseaux). Trois thés sont servis: le premier de couleur vert ambré fort et amer, le second jaune or est déjà moins corsé, et le troisième pâle est une liqueur douçâtre. Emmitouflés dans nos duvets à même le sable, première nuit le nez dans les étoiles.

Chacun a vite trouvé sa place, au petit matin on lève le camp et surprise, non loin de nous un campement de nomades avec patriarche, femmes, enfants, chèvres et chameaux. Toute leur richesse et leur dénuement auraient pu passer complètement inaperçus à nos yeux de néophytes sans l’information de nos guides.

Moments d’émotion, échanges de sourires, nous sommes heureux de cette rencontre mais sûrement les plus mal à l’aise.
Poursuite de notre périple en direction du canyon « El Ghessour ». Pause au milieu de nulle part et corvée de bois, un acacia sec sans doute repéré par les Touaregs lors d’un précédent passage. Les morceaux sont méthodiquement choisis, la qualité du feu en dépend.

Une étendue très plate sur plusieurs dizaines de kilomètres, les chauffeurs s’amusent, ils appuient sur le champignon. Le campement sera installé dans cet étrange massif de grès très riche en curiosités géologiques.

Un défilé jadis creusé par une rivière s’enfonce profondément dans la roche et se resserre de plus en plus. Impossible d’aller plus loin, le fond est rempli d’eau (Guelta). En grimpeur impénitent, je ne peux m’empêcher d’escalader pour essayer d’aller voir au delà…

De curieuses structures rocheuses façonnées par l’eau et les vents de sable, des grottes qui transpercent la barrière rocheuse, des dunes de sable qui montent à l’assaut de pitons rocheux, des couleurs qui changent en permanence, quelques gravures rupestres témoignent de lointaine présence humaine.

Des bivouacs grand confort, un cuisinier capable de faire des prouesses avec une batterie d’ustensiles rudimentaires, du pain pétri à la main et cuit à même la cendre, des soirées de grandes convivialités et de fraternité autour du feu, (les Touaregs adorent qu’on leurs apprenne de petites chansons populaires dans de grands éclats de rires,) des siestes préventives ou réparatrices avant ou après de longues marches à la découverte des richesses du désert, que des choses simples, mais quel bonheur!

Nous traversons à pieds avec notre guide de petits massifs alors que les chauffeurs et le cuisinier les contournent en 4×4 et nous attendent bivouacs et repas prêts.
Ces marches demandent quelques efforts mais nous permettent de rentrer au cœur du massif, de jouir d’une nature authentique à la fois hostile et apaisante, la découverte de nombreuses peintures rupestres parfaitement conservées par la sécheresse du climat ne peuvent qu’amener à une réflexion intérieure et à une certaine spiritualité, quelles récompenses pour nos yeux et notre bien être intérieur.

Et toujours des paysages changeants, insolites et plus somptueux les uns que les autres.

Après cette grande boucle dans le sud de Tamanrasset, nous remontons plus au nord dans les montagnes du massif de l’Atakor qui culmine à près de 3000m d’altitude et plus particulièrement à l’Assekrem qui fut pendant quelques temps l’ermitage du Père Foucault. Il avait choisi ce lieu pour rentrer en contact avec les Touaregs qui nomadisaient dans ces montagnes où l’eau était plus présente. Comme beaucoup de contemplatif, il aimait les beaux paysages qui le rapprochaient du céleste:
« La vue est plus belle qu’ont ne peut le dire ni l’imaginer… c’est une merveille… j’ai peine à détacher mes yeux de cette vue admirable, dont la beauté et l’impression d’infini rapprochent tant du Créateur… » (Ch de Foucault)
En chemin nous faisons de belles rencontres, d’où viennent-ils? où vont-ils? un petit signe de la main, des saluts amicaux et nos destins se croisent, ce n’est surement pas très important pour eux, mais tellement fascinent pour nous. Avancer au rythme du chameau, être complètement tributaire de lui, quelle belle leçon d’humilité.
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En rentrant dans le massif, et en prenant de l’altitude, nous découvrirons de beaux ruisseaux dont l’eau vive se perdra quelques kilomètres en contrebas en rencontrant les sables du désert.
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A l’Assekrem, nous dérogerons à nos traditionnels bivouacs sous la voûte céleste, à cette altitude la température chute très largement au dessous du zéro et c’est dans un abri en dur que nous mangerons et dormirons.
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Notre trek touche à sa fin avec le retour vers Tamanrasset et sa vie trépidante. Visite de la ville, des différents souks et marchés ainsi que les lieux où vécu le Père de Foucault, « La Frégate » sa première demeure puis le petit fortin « Le Bordj » qu’il fit construire pour protéger les familles Touaregs contre d’éventuels pillards et où il fut abattu devant l’entrée début décembre 1916.
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Et pour finir, vrai ou faux Touareg méditant sur la condition humaine.
??????????La photo de famille de l’équipe au complet:
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