Juillet 2008: Traversée des arêtes de la Meije (La Grave, refuge du Promontoire, Grand Pic, refuge de l’Aigle, pieds du col)

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Traversée de la Meije

Michel, mon ami d’escalade, me parle il y a moins de quinze jours de son projet de faire la traversée des arêtes de la Meije avec son fils Xavier, guide à la Grave. Il me propose de faire une cordée à trois. Ma première réaction est de décliner à cause de mes genoux.
J’avais déjà programmé plusieurs fois cette course avec Bernard, toujours annulée pour différentes raisons, mes problèmes de genoux avaient enfoui cette idée à jamais.
Mais l’être humain est complexe et l’idée trottinant dans ma tête, je ne peux m’empêcher de me replonger dans les topos. En bien analysant l’itinéraire, je me rends compte que la partie la plus pénible sera sans aucun doute la redescente du refuge de l’aigle. Prendre une journée pour cette partie doit être possible. Trop tard pour me dérober, mon inconscient a déjà pris la décision.  Je ne peux pas faire cette course sans Bernard que je contacte dans les plus brefs délais. La course est programmée les 22, 23 et 24 juillet. La suite va très vite, je m’impose un petit entraînement pour tester mes genoux et ma forme (je n’ai rien fait d’importance depuis mi janvier). Je fais deux petites sorties au-dessus du Fontanil, une de 900m avec un sac léger, une de 600m avec un sac assez lourd, puis je tente la Croix de Belledonne pour un dénivellé de 1650m mais je suis stoppé un peu au dessus des lacs du Doménon à cause de la pluie et du brouillard. Pour l’altitude, je décide d’aller passer une nuit au refuge du Promontoire à 3150m d’altitude en partant de la Bérarde. Bernard n’est pas disponible, un petit coup de fil au refuge pour m’assurer qu’il y a de la place et je pars seul le 17 juillet pour une redescente le 18.

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Passage en fin de matinée au refuge du Chatelleret, juste le temps de boire une eau minérale, il reste encore à remonter la longue moraine des Etançons avant d’arriver au pied du refuge du Promontoire caché par un banc de brune.

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Une bonne partie de la course versant Bérarde s’offre à mes yeux, à gauche la brèche de la Meije par où nous arriverons, l’éperon où se trouve le refuge, le glacier carré, le grand pic et les arêtes.

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Le refuge du Promontoire et sa plate forme d’hélicoptère en contre-bas. Il est possible de monter directement sous le refuge en mettant un peu les mains, mais comme je suis seul, je préfère contourner l’éperon par la gauche et emprunter le névée qui conduit sous le refuge, c’est la voie normale d’accès.

Le bilan est positif, en bien gérant les descentes avec mes deux bâtons et beaucoup de précautions, ça à l’air de tenir. Mon kiné ne me décourage pas dans cette aventure (″le pire serait de ne plus rien faire″).

Deux cordées sont programmées, Michel avec son fils, moi avec Bernard.

Mardi 22 juillet, nous prenons la première benne des vallons de la Meije au départ de la Grave, arrêt à la gare intermédiaire. De là, par les Enfetchores et la brèche de la Meije, nous atteignons le refuge du Promontoire. Plutôt que de partir de La Bérarde et de remonter tout le vallon des Etançons (itinéraire que j’ai emprunté pour ma mise en conditions), l’avantage de cet itinéraire est double, d’abord pas de problème de navette puisque le départ et l’arrivée sont à quelques kilomètres l’un de l’autre et surtout cet itinéraire est une vraie course d’alpinisme qui permet de tester sa forme. Tout y est, escalade, neige, glace, altitude (3400m) et dénivelé (1200m). Une excellente mise en jambes et un itinéraire magnifique.

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A la sortie de la benne, pratiquement l’intégralité de la course versant la Grave s’offre à nos yeux, les Enfetchores au premier plan , la brèche à franchir pour basculer sur le refuge du Promontoir, et le grand pic de la Meije. De gauche à droite: Xavier guide à La Grave, Michel son père, au deuxième plan Bernard en grande discussion avec deux autres alpinistes tracent du doigt l’itinéraire.

La météo prévoit du grand beau temps pour les trois jours à venir. De plus, Xavier qui a fait il y a une dizaine de jours la même course avec un client, nous explique que les conditions sont excellentes, enneigement exceptionnel, ce qui va grandement minimiser les fastidieuses phases d’équipement/déséquipement des crampons. La remontée des Enfetchores est très plaisante, il faut mettre un peu les mains, mais l’escalade ne dépasse pas le trois. Il faut beaucoup louvoyer pour rester facile. Enfetchore en patois local veut dire « lieu où l’on s’égare ».

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Dans les Enfetchores

Au sommet des rochers des Enfetchores, nous chaussons les crampons pour remonter la fin du glacier qui conduit à la brèche. La rimaye est bien bouchée et le dernier ressaut se fait sur des rochers très instables, crampons aux pieds. Par précaution nous attendons deux cordées suisses pour franchir la brèche par crainte des chutes de pierres (encordement à moins de 3m).

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Sous la brèche de la Meije

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Les deux cotés de la brèche

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Bernard bouquine des topos,       Xavier contemple le panorama    et   Michel rêve à la course du lendemain…

Le refuge du Promontoire est atteint sans problème, après la descente d’un petit couloir de neige et la traversée du petit glacier qui conduit sur l’arête rocheuse où il est accroché. Nous passons l’après-midi à ″buller″ au soleil. Moment très agréable de décompression avant la bataille de demain.

Mercredi 23 juillet, réveil à 3H45, cela faisait déjà un petit moment que j’attendais avec une certaine impatience la sonnerie de ma montre. Je suis prêt en moins de 10mn, sac déjà en partie préparé la veille, couvertures pliées. Je veux prendre mon temps pour apprécier le petit déjeuner qui attend déjà dans la salle commune. A 4H30 du matin nous attaquons la longue chevauchée de la traversée.
P1010650 Encordement, on y est, c’est le grand départ.
L’encordement à la porte du refuge n’est pas un mythe, l’attaque de l’arête se fait à l’extrémité du balcon suspendu au dessus du vide. Progression à la frontale, premier passage délicat dix mètres au-dessus du refuge, le Crapaud qui s’appelle ainsi à cause de l’attitude qu’on adopte pour le franchir.
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                                                             A l’attaque du Crapaud
La progression est lente mais continue, c’est avec une certaine émotion que les différents endroits qui ont jalonné la conquête de la Meije avant 1877 s’atteignent et se dépassent: Campement des Demoiselles, le jour se lève, cela fait un peu plus d’une heure que l’on est parti, nous éteignons nos frontales, l’escalade est facile jusqu’au bas du couloir Duhamel. Ce passage demande beaucoup d’attention, il n’est pas trop difficile mais nous n’avons pas les crampons, il y a quelques culots de neige et les suintements givrent parfois le rocher. Puis c’est une belle plateforme dénommée pyramide Duhamel avec un cairn qui a longtemps marqué l’endroit où les Gaspards et autres pionniers de la conquête ont buté au pied de la dalle Castelnau. Il est vrai que l’on se trouve face à une Muraille  (″Tout à fait inaccessible″ déclare Whymper en 1864, ″Absolument impossible à tout être humain″ ajoute Coolidge en 1870). Le matériel aidant, la tâche est grandement facilitée, mais il faut quand même un peu grimper, ça ne dépasse pas le 4, mais nous sommes en ″grosses″ et les pitons d’assurance sont rares obligeant à poser ses propres protections, c’est un régal de voir le cheminement compliqué qu’il faut suivre pour rester facile. Le génie de Gaspard est éclatant. Énormément de cordées errent dans ce vaste bastion et perdent des heures et des heures. Nous suivons la cordée de Michel et de son fils Xavier qui connait bien la voie, mais ils semblent plus rapide que nous. Le gardien du refuge de l’Aigle nous expliquera qu’il est assez fréquent que des cordées arrivent au refuge à 23H complètement épuisées. D’autres rebroussent chemin ou sont contraintes au bivouac. Ce mercredi, la dernière cordée arrivera à 21H passées.

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En haut du couloir Duhamel
P1010662Dalle Castelnau
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La Grande Muraille  suivie du Dos de l’Ane

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Cheminée

Nous poursuivons notre ascension, les points clés de la grande conquête défilent, « Le Dos d’Ane », « La Dalle des Autrichiens » (pied-main commode à l’extrême bord de la dalle en plein gaz), Le Pas du Chat, Le bivouac des Autrichiens, Vire du glacier Carré. Puis c’est l’ascension du glacier Carré, partie très plaisante, un peu raide avant la traversée sur la droite, mais en très bonne neige, nous sommes pratiquement à 3800m. Le refuge du Chatelleret est tout petit en bas dans le vallon des Etançons qui descend jusqu’à La Bérarde. Sentiment de bonheur intense. Nous sommes encore protégés du vent. Depuis le départ nous grimpons  avec une petite polaire, sans gant. Par contre à l’arrivée à la brèche du glacier Carré, par effet « venturi » on se fait gifler par un vent du nord très froid. Vite on enfile la GoreTex qu’on ne quittera plus jusqu’au glacier du Tabuchet.

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A l’attaque du glacier Carré

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Deux cordées d’Aussois nous suivent, la pente se redresse.

A la brèche, versant la Grave, plonge plein nord le couloir en Z, grande classique pour glaciéristes confirmés. Il devrait y avoir une cordée engagée, partie du refuge à 2H30. Petite pensée émue et coup d’œil admiratif, mais l’on ne voit personne. Pour arriver au Grand Pic il doit rester environ 150m d’escalade facile, pas toujours commode à protéger. Des portions encombrées de neige compliquent la progression, nous avons quitté les crampons et il faut rester très prudent, l’altitude et la fatigue commencent à se faire sentir.

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Au-dessus du glacier Carré, ambiance, ambiance…

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…un peu plus haut, pas facile de poser des protections.

Avant-dernière difficulté avant le sommet, la mythique cassure du Cheval Rouge avec sa célèbre photo des anciens à califourchon pour la passer. Côté nord, le pied pend dans le vide, la Grave doit être 2500m plus bas. Nous ferons de même, encore un instant magique d’intense émotion. Un dernier petit pas difficile pour se rétablir et prendre pied sur l’arête finale, c’est un léger surplomb, ce n’est qu’un pas de 3 mais les fesses sont dans le vide et sans protection avec la Grave à un jet de pierre de ′2501m…′. Un rapide coup d’oeil en arrière pour faire monter l’adrénaline et voilà, le Chapeau du Capucin est passé. Le sommet du Grand Pic de la Meije (3995m) est assez vaste et beaucoup d’alpinistes qui font la traversée en deux jours bivouaquent au sommet (stabilité des conditions atmosphériques requise). Je m’attendais à voir la statuette de la vierge, la foudre en a décidé autrement.

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Le mythique Cheval Rouge, et derrière…              le Chapeau du Capucin depuis le sommet

On ne s’attarde pas au sommet du Grand Pic car la route est encore longue, les topos donnent encore 4 à 6h pour faire la traversée des arêtes jusqu’au refuge de l’Aigle. Je n’ai pas regardé ma montre mais il ne doit pas être loin de midi. Le temps de boire et de manger quelques barres de céréales et nous entamons les quatre rappels versant La Grave qui nous amènent à la brèche Zsigmondy (nous préférons faire 4 rappels plus courts de façon à minimiser les risques de coincement de cordes). Avant d’entamer le dernier rappel, nous chaussons les crampons car la brèche entre le Grand Pic et la première dent Zsigmondy est en glace vive (encore une chose qu’il vaut mieux savoir, merci au gardien du Promontoire).

P1010687Rappels du  Grand Pic

En 1964 un effondrement de la brèche Zsigmondy a rendu la voie normale de l’époque totalement inaccessible obligeant le contournement  de la première dent par sa base en face nord au sommet d’un glacier que l’on distingue très bien de La Grave. Il plonge dans un vide impressionnant. Ce passage vraiment difficile et très technique, était alors accessible aux seuls glaciéristes confirmés interdisant la traversée aux alpinistes moyens. Pour garder une homogénéité à cette course, il a été décidé en 1971 d’équiper d’un câble cette traversée longue d’une bonne centaine de mètres. Ce câble se développe à la base de la paroi rocheuse par une première partie descendante, puis montante avec un passage extrêmement raide (70°) en glace vive sur quelques mètres. Merci au PGHM de l’époque pour cette via ferrata de très haute altitude, c’est très rassurant. Seulement en quelques endroits le câble disparaît sous la glace, ce qui donne quelques passages un peu chauds. A un pseudo-relais en essayant de trouver une position plus confortable je perds mon crampon droit qui dévale le névé sans que je puisse faire quoique ce soit. ″Bernard, j’ai perdu un crampon….″, moment d’extrême solitude, chose bizarre je ne panique pas du tout, je suis même extrêmement serein, peut être un peu d’inconscience due à l’altitude. Le câble est là, rassurant et après ce passage délicat, je sais que l’arête est en très bonne neige avec une très bonne trace. ″Bernard, il faudra que tu m’assures très sec dans les parties en glace et dans les parties descendantes des dents qui nous restent à franchir″. Il ne répond pas, cela ne servirait à rien qu’il m’engueule, on reprend notre progression. Les deux cordées d’Aussois nous suivent, j’en reparlerai plus loin, comme nous allons devoir progresser lentement, nous les laissons nous doubler au relais.

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 Via Ferrata de très haute altitude

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Je n’ai plus que mon crampon gauche !!                     ..et le câble disparaît sous la glace. 

Bernard, il faudra assurer sec !

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Dans le passage le plus raide, le câble et de nouveau là! 

Il y a encore plusieurs rappels à passer, et nous unirons nos efforts pour ne pas perdre de temps dans ces phases. (Les deux cordées d’Aussois n’ont qu’un seul rappel, avec le nôtre nous pourrons les placer alternativement). Deuxième dent Zsigmondy avec deux rappels, le premier est déjà installé par nos amis d’Aussois, le deuxième par Bernard. Malheureusement en le rappelant il se coince et Bernard est obligé d’un peu remonter pour le décoincer.

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A la base de la deuxième Dent Zigmondy, suivent la première Dent Blanche, la deuxième Dent Blanche et au fond…

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 …le Doigt de Dieu

La suite est sans problème, première Dent Blanche, deuxième Dent Blanche, l’escalade du Doigt de Dieu est sans histoire, c’est un peu raide mais tout en neige avec de belles marches profondes. Trois rappels sont nécessaires depuis le Doigt de Dieu pour poser les pieds au-dessous de la rimaye sommitale du glacier du Tabuchet. Là encore l’alternance des rappels posés par les deux équipes est fort appréciable. Voilà, il n’y a plus qu’à laisser couler très lentement sur le magnifique glacier du Tabuchet jusqu’au refuge de l’Aigle, le glacier est superbement enneigé et on regretterait même de ne pas avoir les skis. Dans moins d’une heure, nous pourrons relâcher notre vigilance, nous serons au refuge.

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Les rappels du Doigt de Dieu

..et le contact avec le glacier du Tabuchet. Il suffit de laisser aller jusqu’au refuge de l’Aigle…

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 ..perché sur son promontoire

L’entrée dans le refuge de l’Aigle est toujours un moment magique. Il est 17H30, nous sommes partis depuis 13 heures, les topos donnent entre 9 et 15 heures. Je pense que la perte de mon crampon nous a coûté plus d’une heure, d’autre part nous avions laissé les ″friends″ dans la voiture, ils auraient été très utiles car bien mieux adaptés et plus faciles à poser que les coinceurs à certains endroits. J’ai perdu beaucoup de temps pour en récupérer certains.

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Avec mon copain Michel à l’intérieur du refuge                    et Bernard à l’extérieur     

Le refuge n’a pas changé depuis sa construction au alentour de 1900, je comprends un peu la nostalgie de certains alpinistes très attachés à ce petit bijou, il n’en demeure pas moins qu’à notre époque il faut savoir tourner la page et reconstruire un refuge plus moderne surtout si l’on pense aux conditions de travail totalement inadmissibles des gardiens (un jeune couple fort sympathique). Quand on y passe une nuit et que l’on se fait servir, c’est sympa, quand on doit y vivre une saison aux services des autres, c’est insupportable.  Le projet est lancé mais la partie ne semble pas encore gagnée. Soirée sympathique, chaque cordée commente ses exploits passés ou la course du lendemain, le gardien surveille aux jumelles l’arrivée tardive des dernières cordées. Pour la sécurité, le gardien du Promontoire l’informe par radio du nombre de cordées engagées.
Nuit calme et redescente tranquille au Pied du Col le lendemain matin. Nous avons tout notre temps car la route est barrée une grande partie de la journée à cause du tour de France. Les 1800m de descente se font tranquillement. Nous sommes le jeudi 24 juillet, le temps est toujours magnifique.

Seul petit bémol à cette belle course, nous étions parti à quatre du refuge du Promontoire, à partir de la dalle Castelnau, nous n’avons plus revu jusqu’à l’Aigle nos compagnons de cordée. Xavier nous trouvant peut-être un peu lents, il faut dire qu’il connaît toutes les pierres et pièges de cette course, a préféré jouer sa course en solitaire. Nous aurions aimé savoir avant le départ les clauses du contrat moral qui nous liaient… Grande compensation, nous avons fait toute la course avec deux cordées extrêmement sympathiques Patrick Teppaz, guide d’Aussois, encordé avec son collègue Roger de la station de ski d’Aussois, sa fille Fanny gardienne du refuge du Thabor encordée à un collègue Fred moniteur de ski également à Aussois, BE d’escalade en train de préparer l’aspirant guide, très sympa, il voulait même me tenir par la main pour franchir une portion d’arête très effilée, je lui souhaite une grande réussite. Un grand merci à tous les quatre pour avoir fraternisé sur le fil des 4000.

Un grand merci à Michel pour avoir extirpé du fond de ma mémoire et fait vivre ce projet que je croyais enfoui à jamais.

Pour terminer, un grand merci à Bernard qui a géré de main de maître cette fabuleuse chevauchée malgré ma bêtise, je n’ai eu qu’à suivre la corde, ce sublime lien d’amitié et mettre mes pas dans les siens. J’arrête là les éloges, car l’émotion me gagne…

Voilà, une fabuleuse course bien ancrée dans ma mémoire, parmi mes plus belles jamais réalisées, apothéose de beaucoup d’alpinistes. La Meije est vraiment un sommet mythique, elle a été le dernier grand sommet des Alpes à être conquis, bien après le Cervin et autres sommets prestigieux. Même Whymper, le conquérant du Cervin, avait déclaré en 1864 ″Tout à fait inaccessible″. Pas moins de 18 tentatives ont été nécessaires. C’est en 1877 que le petit guide de Saint-Christophe, Pierre Gaspard, avec la ténacité du jeune Boileau de Castelnau, atteignaient le sommet. Il est devenu depuis le GRAND GASPARD de la MEIJE. Suivre ses traces fut une expérience magique…

Henri le 25/7/2008

P.S.
La perte de mon crampon, analyse d’une erreur:
La traversée des arêtes de la Meije est une grande course mixte (rocher, neige, glace), il faut donc très souvent mettre et enlever les crampons. Sachant cela, je les avais réglés à la maison très légèrement ajusté aux chaussures pour en faciliter la mise et le retrait qui ne s’effectuent pas toujours dans des conditions confortables. Cette façon de procéder est tout à fait acceptable, encore faut-il après quelques minutes de progression penser à resserrer énergiquement les sangles. Voila ma grossière erreur, sur la glace vive, les efforts entre le crampon et la chaussure sont importants et jamais dans l’axe induisant un risque de déchaussage d’un crampon mal ajusté…

Les grandes conquêtes des Alpes :
1482 (26 juin) : Le Mont Aiguille  par Antoine de Ville sur ordre de Charles VIII.
1789 : (8 août) Mont Blanc par Jacques Balmat et Michel Paccard.
1828 : (30 juillet)Le Pelvoux par Adrien Durand.
1864 : La Barre des Ecrins par Edward Whymper, Christian Almer et Michel Croz.
1865 : (29 juin) l’Aiguille Verte, (14 juillet) Le Cervin  par Edward Whymper.
1868 (30 juin): Les Grandes Jorasses par Horace Walker.
1877 (16 août) : La Meije par Pierre Gaspard, son fils Alexandre et Emmanuel Boileau de Castelnau.
1891 traversée intégrale des arêtes, objet de la course contée ci-dessus.

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Une réflexion sur “Juillet 2008: Traversée des arêtes de la Meije (La Grave, refuge du Promontoire, Grand Pic, refuge de l’Aigle, pieds du col)

  1. Pit

    Superbe ! Voilà une bien belle course et de bien belles photos.
    Bravo, et merci pour m’avoir fait rêver.

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