St Petersbourg, cela faisait très longtemps que Monique voulait connaitre la ville impériale des Tsars de La Grande Russie, plusieurs de nos connaissances avaient fait le voyage et en étaient revenues enchantées.
Nos amis Jacques et Nicole avaient déjà fait un voyage en Russie, mais c’était encore au temps de l’Union Soviétique, y retourner pour voir les changements les intéressés beaucoup. Deux formules proposent la visite de Moscou et St Petersbourg avec soit transfert par train de nuit qui laisse plus de temps pour visiter les deux villes, soit avec une croisière sur la Volga entre les deux villes. La première formule a eu notre préférence.
Jeudi 30 mai
Nos amis Jacques et Nicole habitent Lyon, nous Grenoble. Notre avion pour Moscou, vol régulier AF, part de Roissy demain en début d’après midi. Le plus simple pour nous est d’aller dormir chez eux, afin de prendre ensemble un TGV nous amenant directement à Roissy.
Le lendemain matin leur fille nous conduira à la gare de Lyon Part Dieu.
Vendredi 31 mai
Tout se passe comme prévu, TGV direct pour Roissy, deux heures avant l’embarquement regroupement des touristes partant de Paris, remise des billets et le soir vers 22H30 (heure locale) notre guide Moscovite nous attend à l’aéroport international de Moscou SVO. Direction l’hôtel situé dans Moscou de façon assez centrale. Installation où nous allons rester 3 nuits. Le décalage horaire est de 2 heures avec Paris.
Samedi 1er juin
Le petit déjeuner nous permet de faire connaissance avec nos autres compagnons de voyage et vers 9H notre guide nous attend dans le hall de l’hôtel.
La journée du lundi est consacrée à la découverte de Moscou et de ses environs immédiats par un tour panoramique essentiellement en autobus et à pieds. Promenade en ville, la Moskova, les murs du Kremlin, la Place Rouge, l’église de Basile le Bienheureux, le Mausolée de Lénine.
Les murs du Kremlin, le mausolée de Lénine, c’est assez impressionnant de se retrouver dans ces lieux que je n’avais vu qu’au travers du petit écran remplis de chars et de dignitaires figés dans leurs uniformes bardés de décoration. Au bout de la place se trouve l’église de Basile le bien heureux. Il faut savoir qu’à l’époque communiste un projet existait pour raser ce sublime bijou, les parades militaires étaient gênées en bout de défilé pour manœuvrer, il fallait montrer au monde entier la puissance militaire de l’URSS et les caméras de télévision avaient leurs perspectives contraintes (sans commentaire…)
Aujourd’hui, la Place Rouge est occupée par une autre manifestation mais cette fois plus pacifique, c’est celle de la jeunesse et il est difficile de se rendre compte de l’étendue de ce lieu chargé d’histoire. Notre guide nous promet d’y revenir dans deux jours avant notre départ.
Nous traverserons également « Le Goum » qui était un ancien grand magasin d’état réservé à l’époque aux Apparatchiks, et transformé aujourd’hui en magasin de luxe pour les nouveaux riches et les touristes (les prix sont tellement élevés que nous avons seulement regardé).
L’église du Christ Sauveur au destin si particulier: Erigée sous Nicolas Ier pour commémorer la victoire sur Napoléon en 1812, elle fut dynamité par Staline (ainsi que d’autres églises) et à sa place fut construite une piscine à ciel ouvert, ici aussi, il fallait détruire les symboles de « l’opium du peuple » pour les remplacer par des installations populaires. Après la chute de l’Union Soviétique, de par la volonté du Maire de Moscou de l’époque, la cathédrale fut reconstruite à l’identique. C’est aussi dans cette église que le groupe punk des « Pussy Riot » a eu de gros soucis avec les autorités russes pour avoir manifesté, par un chant provocateur, contre Poutine.
L’après midi nous visiterons l’intérieur de l’enceinte du Kremlin qui abrite de nombreux bâtiments; le siège du parlement, les ministères, les bâtiments de la Présidence et du premier Ministre, plusieurs églises (L’église des 12 apôtres, la cathédrale de l’Assomption), ainsi que quelques curiosités: Le « Tsar Pouchka » (Le Roi des Canons) il était destiné à défendre le Kremlin, mais n’a jamais tiré un seul coup de canon. La « Tsar kolokol » (La Reine des Cloches) située au pied du clocher d’Ivan le Terrible, mais elle non plus n’a jamais sonné. Coulé en 1737 (200 tonnes) elle devait remplacer la cloche originelle cassée. Elle était encore dans sa fosse de coulée quand le Kremlin de l’époque (en bois) pris feu, l’eau pour éteindre l’incendie l’a fit éclater.
Nous assisterons également à la relève de la garde.
En ville, nous verrons plusieurs bâtiments massifs dans le plus pur style Stalinien,
Mais aussi quelques autres beaux bâtiments comme le Bolchoï ou le Musée de l’Histoire.
En général les bâtiments et édifices publics offrent des façades rutilantes qui donnent à Moscou une belle allure, je pense que les efforts de restauration et d’embellissement ont été colossaux, mais j’ai quand même été assez intrigué par le nombre de toile en trompe l’œil devant certaines façades, notre guide nous explique que les bâtiments sont en réfection. Avec un peu de curiosité, je me suis aperçu en fait que ces grandes toiles cachent la misère et le piteux état de certains bâtiments. Cela laisse à penser qu’avant l’effondrement de l’Union Soviétique ces plaies béantes devaient être nombreuses à l’image de l’économie communiste.
Dimanche 2 juin
La matinée sera consacrée à la visite de la Galerie Tretiakov (Pavel Tretiakov était un industriel Russe grand amateur d’arts qui fonda ce musé en 1856). Sa collection de peintures et d’icônes dédiée à l’art russe est de première importance (photos interdites à l’intérieur du musée).
L’après midi excursion à Kolomenskoïe situé à 10 km au sud de Moscou sur les bords de la Moskova. C’est un ensemble architectural des XVIe et XVIIe siècles regroupant un village ancien avec plusieurs églises orthodoxes. L’église de l’ascension érigée en 1532 par Vassili III en l’honneur de la naissance de son fils connu sous le nom d’Ivan IV le Terrible. Dans l’un des clochers nous pourrons apercevoir et entendre les prouesses d’un sonneur de cloches. Dans le parc une belle maison en rondins de bois fût habitée quelques mois par Pierre LeGrand qui fonda la dynastie des Romanov, il permit à la Russie de devenir une grande puissance européenne.
Retour sur Moscou pour visiter en fin de journée une somptueuse station de métro, véritable musé magnifiant la grandeur et l’idéal communiste des masses laborieuses.
Lundi 3 juin
Petite excursion à 70km de Moscou pour aller visiter le monastère de la Trinité-Saint-Serge. Cette fondation remonte au XIVe siècle par l’édification du monastère. La grandeur, l’envergure, la beauté de ses bâtiments sont très intéressants. Dans une des églises, des femmes se relaient en permanence pour chanter des chants religieux. En essayant de prendre des photos, c’était sans compter sur des surveillantes incognitos qui surgissaient sans ménagement face en vous pour empoigner l’objectif et vous interdire « l’acte sacrilège ». Petite arnaque, car à l’entrée du monastère nous avions payé un droit pour pouvoir faire des photos, seulement nulle part il était indiqué que les prises de vue étaient interdites à l’intérieur des églises, (par contre de petites échoppes proposaient contre quelques roupies ces photos, il n’y a pas de petits profits!).
Le déjeuné dans le réfectoire du monastère avait un certain caché, le cadre était magnifique.
Une chose est frappante, c’est la ferveur des Russes pour la religion. Jeunes et Vieux viennent prier et faire brûler quelques cierges dans les églises à tout moment de la journée. La façon dont ils se signent devant les statuts, icônes et hôtels peut nous paraître quelque peu ostentatoire. Mais « L’Opium du peuple », longtemps combattu et interdit par le régime communiste est resté caché mais vivace. Une fois que le couvercle de la chape de plomb a explosé les pratiques religieuses se sont étalées au grand jour, peut être encore avec plus de force et d’éclats. La hiérarchie de l’église Copte Orthodoxe est toujours restée très puissante et très influente même aux pires moments du communisme. Une chose est aussi très impressionnante, c’est l’état de conservation des édifices religieux. Pendant la période communiste, ceux-ci avaient été réquisitionnés et transformés en maisons pour tous, des arts et de la culture. Les artistes qui les occupaient conscients des valeurs inestimables des lieux ont contribué en quelques sortes à leurs préservations, comparativement, ils ont subi moins d’outrages que les joyaux de la Monarchie Française après la Révolution.
Retour à Moscou dans l’après midi, petite promenade dans la rue Arbat qui est soit disant une des rues les plus animées de Moscou mais qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable, sauf une sympathique « Mamouchka » qui n’arrêtait de nous parler, sans que l’échange soit possible…
Par contre plus intéressant, une promenade au bord du Lac des Cygnes qui a tant inspiré Tchaïkovski. Très paisible plan d’eau dans un cadre de verdure en plein coeur de Moscou, avec en toile de fond le couvent de jeunes filles de Novodievitchi (le couvent des vierges).
Après le repas du soir et avant d’aller prendre notre train de nuit pour St Pétersbourg, nous avons pu repasser par la Place Rouge toute illuminée et vidée de ses stands, nous avons pu faire une dernière promenade à pieds pour profiter d’un très beau coup d’œil. Puis ce fut le transfert à la gare centrale pour notre voyage de nuit.
Mardi 4 juin
Le voyage en train de nuit fut un moment intéressant, wagons pullman un peu vieillots au luxe désuet, beaucoup de dentelles, une hôtesse par wagon en tenue impeccable dans son uniforme et sa rigueur remontant à l’ère communiste, un petit air d’Orient express ou de Transsibérien. Au petit matin, en approchant de St Petersbourg et avec le levée du jour, nous avons pu contempler la campagne Russe avec ses petites maisons de bois qui semblent très spartiates loin du luxe des grandes villes. Nous n’avons pas eu le loisir de nous promener dans les quartiers populaires et notre vision de la Russie en est forcement faussée.
Arrivée à St Petersbourg, notre nouvelle guide nous attend sur le quai de la gare. Petit déjeuné en ville et tour de ville en bus, visite de la Forteresse Pierre et Paul avec l’église où se trouvent les tombeaux des Romanov.
Ensuite, découverte du Palais Youssoupov l’un des plus important de la ville où Raspoutine fut assassiné par Félix Youssoupov et ses complices dans la nuit du 29 au 30 décembre 1916 quelques semaines avant la révolution.
Mise en scène de l’assassinat de Raspoutine
La famille Youssoupov était une famille extrêmement riche, leur fortune était semble-t-il supérieure à celle du tsar. Le prince Felix Youssoupov vivait très mal l’influence de Raspoutine sur la famille impériale et fut l’instigateur de l’assassinat. Il ne fut pas inquiété plus que ça pour ses actes, mais contraint à l’exil après la révolution, il mourut à Paris en 1967.
En fin d’après midi, transfert à notre hôtel situé en banlieue, installation et repas. Notre hôtel borde le monument dédié aux combattants du siège de Leningrad, ils ont résisté aux Nazis pendant les 872 jours du siège, les pertes furent colossales (1 800 000 morts). La ligne de front était située à cet endroit et nous en verrons des vestiges lors de notre départ pour l’aéroport en fin de voyage.
Mercredi 5 juin
La matinée sera consacrée à la visite de l’Ermitage, l’un des plus grands musées du monde. C’était l’ancien Palais d’Hiver des Tsars. L’Ermitage tant comme complexe architectural que comme collection d’art est l’oeuvre de l’impératrice Catherine II de Russie. Parmi les nombreux conseillers qui la guidèrent dans ses choix figure Denis Diderot dont elle était très proche. Les descendants de Catherine II n’eurent de cesse d’embellir et d’enrichir ces Palais. Les collections se composent de 60 000 œuvres exposées dans plus de 1000 salles (nous en verrons une infime partie, et de plus de 3 millions d’objets conservés dans les réserves).
Les collections de peintures sont à faire tourner la tête tant la richesse est immense. Tous les grands maîtres sont présents et pas seulement avec une ou deux toiles anodines mais des chefs-œuvres de premier ordre. Michael Ange, Léonard de Vinci, Raphael, Giorgione, Titien, Rembrandt, Monnet, Manet, Renoir Degas, Sisley, Pissarro, Gauguin, Van Gogh, Marquet, Matisse, Picasso, …
Le luxe et le faste des lieux laissent à penser que les Russes ont dû beaucoup souffrir pour que leurs régents aient un train de vie si ostentatoire. Le long chemin qui a conduit le peuple à se révolter et abouti au communisme trouve en partie son explication dans la visite de tous ces Palais au luxe démesuré. Ceci dit les visiteurs et amateurs d’art se régalent, nous serons tout simplement époustouflés et en toute modestie (mais avec un peu de provocation), je pense que Versailles fait presque pâle figure (La visite du Palais d’été sera encore plus surprenante).
L’après midi une agréable balade en bateau sur les canaux de St Petersbourg est une autres manière de découvrir la ville et ses nombreux monuments et palais.
N’oublions pas que la ville fut érigée par Pierre Le Grand sur le delta de la Néva, région qu’il conquit sur le Royaume de Suède, pour avoir une ouverture sur le golfe de Finlande et la Baltique. Deuxième ville de Russie, St Petersbourg est un grand centre économique, industriel et universitaire. Poutine, Medvedev et bien d’autres (notre sympathique guide) sortent de sa prestigieuse Université.
Pour rentrer à notre hôtel, nous choisirons le retour en métro, ce que nous avions déjà expérimenté à Moscou. Il a comme particularité d’être extrêmement profond pour des raisons du à la géologie du sous sol et stratégiques (les escalators plongent d’un seul jet dans les profondeurs du sous sol).
Jeudi 6 juin
Visite du palais de Pavlovski situé à 30 km de St Peterborough. Ce palais à l’architecture baroque est l’un des chefs d’oeuvre de la Russie tsariste. Il fut construit sous Catherine II pour son fils unique Paul 1er.
Le palais Pouchkine (ancienne Tsarkoie Selo, palais d’été) fut construit par Elisabeth II en 1752, agrandi et embelli par Catherine II et l’architecte Italien Bartolomeo Rastrelli, il voulu être le plus beau château du monde. La façade de couleur bleu et de piliers blancs est ornée de sculptures dorées, elle mesure plus de 300m de long. Une vision époustouflante qui confirme mon impression de la veille. L’immense parc, aménagé de jardins à la Française, à l’Anglaise, de pavillons baroques insolites, offre de nombreux points de vue tous différents. Un délice pour les yeux.
Retour vers St Petersbourg, notre voyage tire à sa fin, nous terminerons par la visite de la Laure Alexandre Nevski qui est un monastère fondé par Alexandre le Grand pour abriter les reliques d’Alexandre Nevski protecteur de la nouvelle capitale de Russie.
Attenante à ce monastère, trois cimetières dont celui de Tikvine, que nous parcourons et qui abrite les personnalités des arts et des lettres tels que le savant Lomonossov, le mathématicien Euler, l’écrivain Dostoîevski, et les compositeurs Moussorgski, Borodine, Tchaïkovski et bien d’autres…
La fin de la soirée sera occupée par un spectacle de danses dans la pure tradition du folklore Russe.
Vendredi 7 juin
En attendant la navette pour l’aéroport, en flânant devant une banque, je fais la photo d’une publicité d’un célèbre dissident Français, vantant les placements en Russie. No comment!
Transfert à l’aéroport et retour sur Paris, puis Lyon et enfin Grenoble.
Et voilà, fin d’un voyage instructif et très intéressant.
До свидания …
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Merci
Hello! Je viens de me payer une balade Moscou /St Pétersbourg qui m’a rappelé de bons mais aussi de vieux souvenirs puisque nous y étions allés du temps de l’URSS.
J’ai bien aimé ta façon de présenter les tableaux de l’Ermitage.
Merci pour la balade.
Daniel